Pour sa 20ème édition, les Rencontres du Prix-Bayeux des correspondants de guerre donnent un coup de chapeau à 20 jeunes photographes dont les images sont accrochées sur les murs de la ville. Promenade dans l’enfer du monde.
Fabio Bucciarelli a reçu le Prix Nikon Photo dans la catégorie professionnelle pour une impressionnante série d’images titrée « Bataille jusqu’à la mort », prises durant des combats à l’automne 2012 dans la ville syrienne d’Alep diffusé par l’AFP. Ce reportage a notamment reçu le prix Robert Capa en avril et a été récompensé au World Press Photo de cette année. Ce photographe italien n’a que 32 ans.
Javier Manzano lauréat du prix photo du public parrainé par le ministère de la Défense a été récompensé pour une série de photos sobrement intitulée « siège d’Alep », prises en octobre 2012 et précédemment distinguée au World Press Photo. L’une de ses photos représentant deux rebelles syriens campant sur leur position lui a valu le prix Pulitzer dans la catégorie « Photographie Magazine ». Il est également très jeune et comme Fabio Bucciarelli est un journaliste freelance qui diffuse ses images via l’AFP. Une nouvelle génération éclot que les Rencontres du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre a mis à l’honneur dans la ville.
« Regard sur la jeune génération de photographes »
- Photo de gauche de Soe Zeya Tun de Reuters et à droite Loulou D’Aki (c) Geneviève Delalot
« Lorsque notre profession se réunit, il est coutume de se demander collectivement si le photojournalisme est encore bien vivant. Chacun y va de son argument, raconte son expérience malheureuse pour faire la démonstration d’un passé béni mais bien révolu» écrit Nicolas Jimenez, directeur photo du quotidien Le Monde.
« Certes les choses ont beaucoup changé depuis les années fastes 1970-1990. Mais Bayeux fête ses 20 ans cette année, c’est l’âge auquel beaucoup de jeunes décident de se lancer. Une profession qui chaque année voit ses rangs grandir de jeunes confrères, de tous horizons, avec une envie féroce d’être les témoins de l’histoire en marche, peut-elle vraiment être moribonde ? »
Parmi ces jeunes, le nom d’Edouard Elias rappelle à tous que le jeune homme est otage en Syrie depuis trop de temps comme son compagnon Didier François, grand reporter d’Europe 1. Et bien sûr, en évoquant Edouard Elias, on ne peut oublier un autre de ces jeunes photographes, Pierre Torrès lui aussi otage en Syrie avec Nicolas Hénin de l’agence de presse Solas Films.
Sur les murs, on peut également voir une photographie de Stephen Dock de l’agence Vu qui avait amené Edouard Elias à Visa pour l’image en 2012. « La mort de Rémi Ochlik à Homs en 2012 m’a fait beaucoup réfléchir » dit Capucine Granier-Deferre, diffusée par News Picture. Elle a également une photographie dans l’exposition comme ses camarades Olga Kravets, Sara Naomi, Nicole Tung, Kuba Kaminski, Kiana Hayeri, Virginie Nguyen Hoang, Tommaso Protti, Muhammed Muheisen de Associated Press, Romain Champalaune, Sebastiano Tomada, Marwan Bassiouni, Loulou D’Aki, Soe Zeya Tun / Reuters, Édouard Elias de Getty Images, Gratianne De Moustier, Maria Turchenkova, William Roguelon et Shannon Jensen de Reportages by Getty Images.
Pour se persuader que le photojournalisme n’est pas mort, allez flâner à Bayeux !
MP
Reportage photo de Geneviève Delalot pour A l’oeil
Pratique
« Regard sur la jeune génération de photographes »
20 ans, 20 jeunes photographes qui feront partie des grands de demain.
Exposition à voir jusqu’au 3 novembre 2013
Commissaire d’exposition : Nicolas Jimenez (directeur photo Le Monde). Cette exposition est réalisée avec le soutien de Nikon. En grand format, en extérieur dans la Ville de Bayeux.
Plan du parcours
http://www.prixbayeux.org/wp-content/uploads/2013/09/panneau-reporter-1100x1500_2013-bd.pdfDernière révision le 15 avril 2024 à 10;48 par Michel Puech
