Exposition

« Génération Sipa »
Après le livre, l’exposition

Michel Setboun et de Sylvie Dauvillier à l'Institut français d'Istamboul (c) DR
Michel Setboun et de Sylvie Dauvillier à l’Institut français d’Istamboul (c) DR

L’exposition « 40 ans de photojournalisme, génération SIPA », inspirée du livre de Michel Setboun et de Sylvie Dauvillier, publié en 2012, a ouvert ses portes à l’Institut français d’Istanbul. Un hommage au fondateur de l’agence Sipa Press : Göksin Sipahioglu.

Tout a commencé à Paris il y a quarante ans. Le photojournaliste turc Göksin Sipahioglu, quitte l’agence Gamma sur un différend avec Hubert Henrotte, cofondateur de Gamma. Il crée Sipa press, une agence de presse de photographies d’actualité qui va rivaliser avec Gamma et Sygma. Les « trois A » vont dominer pendant deux décennies le marché mondial du photojournalisme.

A la mort de Göksin Sipahioglu, toute la profession se rassemble le jeudi 13 octobre 2011 au Théâtre de l’Odéon pour un émouvant hommage à ce personnage atypique. Et c’est là, que le photographe Michel Setboun lance l’idée d’un livre retraçant les grandes heures des tribus de photographes qui ont contribué au succès de cette agence.

Dans ce milieu professionnel où les solidarités sur le terrain peuvent être aussi exemplaires que les vacheries colportées dans les bistrots de Paris, l’entreprise de Michel Setboun paraissait folle. Mais Michel Setboun est un obstiné. Un an après, il présente l’ouvrage à Visa pour l’image.

 Perpignan septembre 2012, signature du livre à la Poudrière, librairie officielle du festival © Geneviève Delalot
Perpignan septembre 2012, signature du livre à la Poudrière, librairie officielle du festival © Geneviève Delalot

 

« Plus on en demande aux photographes, moins on les paie ! »

Göksin Sipahioglu, que beaucoup appelaient « le grand turc » – il avait été champion de basket – était très attaché à la Turquie et plus généralement au Proche Orient.

Nombre de photographes originaires de ces pays lui doivent leur introduction dans le métier. Il était donc normal que l’Institut français d’Istanbul accueille la première exposition née du livre « Génération Sipa ».

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L’exposition qui se tient jusqu’au 31 décembre 2013 s’accompagne d’une série de conférences avec des photographes de l’agence et les auteurs du livre.

Après le succès de « Génération Sipa », le photojournaliste a présenté cette année à Visa pour l’image un deuxième ouvrage « Génération Sygma ».

 

  « Génération …. A»

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« J’avais déjà ce projet en tête parce que les trois agences ont partagé la même histoire. » a précisé à un confrère du PetitJournal.com , Michel Setboun « Quand j’étais sur le terrain, il y avait toujours un photographe de GAMMA et un autre de SYGMA avec moi. Ces trois agences réunies, ce sont 40 ans de mémoire qui n’existent pas ailleurs. L’idée, c’est de tout rassembler et de retracer l’histoire avec un grand “H”. Nous avons tous vécu ensemble, mais dans des familles différentes. C’est comme si on avait des parents différents mais qu’au fond, on était dans le même bac à sable. J’ai décidé d’écrire l’histoire de ce bac à sable. »

« Bac à sable », le terme est bien choisi car la profession est peuplée de grands enfants capricieux. « Génération Sipa » avait déjà valu quelques insultes à Michel Setboun.

Pour mener à son terme « Génération Sygma », le photojournaliste a dû faire face au refus de deux photographes de participer au livre, et notamment pas un des moindres, Henri Bureau qui fut l’un des principaux artisans de la création de l’agence.

Mais c’est le troisième volume auquel travaille actuellement Michel Setboun qui lui pose le plus de problème : « Génération Gamma » ne s’appellera vraisemblablement pas ainsi.

La raison ? François Lochon, l’actuel Pdg de l’agence Gamma-Rapho refuse que Michel Setboun utilise le nom Gamma dans le titre, s’il n’a pas un droit de veto sur les textes et les photographies publiées !

« Je ne veux pas voir sur la couverture le nom de Michel Setboun » déclare François Lochon « Il n’a rien à voir avec Gamma ! » Alors que Michel Setboun est en plein travail, les négociations entre lui et le patron de Gamma-Rapho sont au bord de la rupture.

Pour « Génération Sipa », le fondateur de l’agence était mort. Pour « Génération Sygma », le patron de l’agence ne possédait plus le titre, mais pour l’agence où Gilles Caron et Raymond Depardon s’illustrèrent avant tant d’autres, le patron veut écrire l’histoire à sa façon.

Et, lui, il a une arme : la marque Gamma est sa propriété.

 

Michel Puech

 

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Sur l’agence Sipa, sur l’agence Sygma, sur l’agence Gamma

Pour vos agendas

Deux signatures par les auteurs et les photographes de l’agence Sygma sont prévues : l’une vendredi 11 octobre 2013 pendant les Rencontres du Prix Bayeux Calvados des correspondants de guerre, l’autre pendant le Festival Photoreportage en Baie de St Brieuc.Dernière révision le 26 mars 2024 à 4;58 par Rédaction d’a-l-oeil.info